Les CMS sont devenus un incontournable de la réalisation de sites web. A quoi servent-il et surtout qui desservent-ils ? Petit tour d'horizon des caractéristiques de cet outil dont l'usage peut se révéler plus complexe que prévu.
A une époque qui voit les journaux diminuer leurs tirages, les dictionnaires et encyclopédies prendre la poussière sur les étagères et les services de postes diminuer la distribution de lettres, le web s’est imposé en deux décennies comme le vecteur incontournable de l’information. Tous le monde, ou presque, publie sur un blog, s’affiche sur son facebook, piaille sur tweeter ou exprime ses talents de photographe sur instagram.
Ma grand-mère, 91 ans, est la seule personne que je connaisse qui n’a pas franchi le cap. L’heure est à la numérisation de l’information, et la toile revêt une apparence inédite, celle du web 2.0, un réseau planétaire sur lequel tout le monde publie, et tout le monde peut réagir. Mais qu’en est-il de l’aspect technique? Qui possède les compétences pour monter son propre site web? c’est en partie pour répondre à cette demande que sont né les CMS.
Un CMS, c'est quoi?
Les CMS c’est Wordpress, Drupal, Joomla, MediaWiki ou Prestashop. La liste n’est pas exhaustive et elle est longue. Ils vous permettent de monter votre propre blog, une boutique en ligne, ou de mettre en place une plateforme de partage de connaissance. Le Content Management System (CMS), ou système de gestion de contenu, vous prémâche le travail en proposant une architecture de base déjà fonctionnelle. S’y ajoute pléthore de thèmes et de greffons pour faire varier le graphisme, la mise en page et les fonctionnalités.
Drupal 7 source : www.drupal.org |
Prestashop source : www.prestashop.com |
Joomla! source : www.joomla.org |
WordPress source : www.wordpress.org |
Le web se démocratise, qu’on se le dise. Avec relativement peu de connaissances en informatique, un peu de débrouillardise et beaucoup de patience, tout le monde peut créer son site, avec son propre nom de domaine, et sans aucun impératif publicitaire ou contractuel envers un tiers.
Les points forts
Outre cette plus grande accessibilité au commun des mortels, un des atouts du CMS est la gestion dynamique de contenu. Créez une page en lui attribuant le rôle d’afficher tous les articles qui portent l’attribut «news», et chacune de vos publications portant cet attribut sera automatiquement ajouté à la page, avec une disposition que vous aurez pré-défini.
Les CMS permettent à un utilisateur lambda de travailler avec du contenu, voire beaucoup de contenu. A tel point qu’une base de données est utilisée pour tout stocker. Mais là pas de crainte à avoir, nul besoin de maîtriser le sujet pour gérer cette base de données, le CMS s’en charge. Ainsi toute publication créer, sans que l’utilisateur ne le voit, une entrée dans la base de données. Et toute modification ou suppression de cette publication modifiera automatiquement cette même base de données.
Un deuxième point fort est la gestion des utilisateurs. Différentes permissions et rôles sont attribuables, tel que administrateur, auteur, contributeur,... et permet de définir qui pourra publier du contenu, le modifier ou encore changer la structure du site. Un atout de taille quand l'on sait que dans l'aire du web 2.0 le rôle du visiteur n’est plus uniquement de parcourir le contenu, mais également d’y réagir ou même d'en créer un.
Notons encore la capacité des CMS à changer de peau. Il suffit pour cela d’installer un nouveau thème et de l’activer, aussi simple que cela. Un vrai caméléon, même si celui-ci se retrouve parfois avec trois pattes et deux têtes après la manipulation.
La liste des atouts des CMS est longue. A chacun de faire ses expériences et de définir ses besoins afin d’utiliser le bon outil. Et ce qui peut paraître un point point fort se transforme parfois en un brillant casse-tête…
La face cachée du CMS
La popularité des CMS en a fait un outil privilégié par de nombreux webmasters, la palme d’or revenant au Goliath des systèmes de gestion de contenu, le fameux Wordpress. Avec plus de 25% (1) des sites référencés qui utilisent cette technologie, Wordpress est devenu au file des années une cible privilégiées des attaques de tous bords. Le problème est de taille, et la décontamination d’un site infecté présente une certaine complexité que l’utilisateur lambda ne saura pas gérer. Sa recherche de solutions directes le poussera alors à installer nombre de plugins de sécurité promettant monts et merveilles. Souvent en vains.
C’est à ce moment que le côté obscur de la force se réveille. A force de thèmes survitaminés et de greffons de tous genre, le CMS se transforme en usine à gaz, avec des fonctionnalités à en faire pâlir un couteau suisse et un appétit gargantuesque de ressources. Ce qui devait être une ode à la simplicité se transforme en un monstre tentaculaire dont les multiples paramètres de configuration finissent par décourager les moins téméraires.
C’est sans parler de la fameuse «courbe d’apprentissage» dont la pente risque de briser de nombreux rêves. Le choix du CMS est primordial, et ce choix se fait en fonction des besoins, mais aussi des compétences en informatique, du temps à disposition et de la taille de la montagne que l’on est prêt à gravir.
Quelques CMS et leur courbe d'apprentissage réalisation : inconnu source : le web |
En résumé, Drupal nécessite très rapidement de bonnes compétences, et ceux qui maîtrisent ce CMS peuvent se targuer d’avoir gravi un Everest. Du bon côté de la force ils sont repassé.
Quel bilan?
La famille des CMS s’agrandit constamment, certains étant développés spécifiquement aux besoins d’une entreprise. Leurs domaines d’applications s’élargissent de même. Wordpress a initialement été créé pour du blog, et maintenant il permet jusqu’à la mise en place de site eCommerce. La première et plus importante étape de l’utilisation d’un CMS et de savoir ce que l’on en attend. Encore faut-il en être capable. Un point est sûr, ils permettent tous de gérer du contenu.
Frank.